POPSU Grand Paris
Présentation
Depuis 2003, le programme POPSU (Plateforme d’Observation des Projets et Stratégies Urbaines), rattaché au PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture), propose la mise en œuvre d’un dispositif de recherche-action en vue d’étudier le fait métropolitain, générateur de projets et stratégies urbaines. Il ambitionne de créer des espaces de dialogues, des savoirs partagés entre scientifiques et acteurs des métropoles.
Le programme POPSU Métropole s’est achevé en 2022 après l’analyse d’une quinzaine de métropoles françaises. Il cède la place au POPSU « Transitions » en 2023. Le PUCA s’est alors rapproché de la Chaire Aménager le Grand Paris, de l’Ecole d’Urbanisme de Paris et de la Métropole du Grand Paris pour envisager un programme POPSU dédié au Grand Paris. La Chaire a été identifiée comme l’opérateur de cette recherche partenariale. En effet, ce programme POPSU Grand Paris croise, thématiquement et méthodologiquement, les pratiques en cours au sein de la Chaire.
Si pendant longtemps, les espaces urbains, notamment métropolitains, étaient considérés comme écologiquement vertueux du fait de la densité (moindre consommation de terres agricoles) et de l’indépendance vis-à-vis de l’automobile, c’est une tendance inverse qui émerge aujourd’hui. En effet, la thèse selon laquelle la transition écologique passerait par une dé-métropolisation monte en puissance, aussi bien chez les politiques que dans la sphère académique. En ce sens, les métropoles seraient par essence dans l’incapacité de répondre aux exigences de la transition écologique et ainsi systématiquement disqualifiées.
Le pari que fait la plateforme grand-parisienne de POPSU est de poser directement cette question problématique des liens entre transition écologique et trajectoires métropolitaines. Le POPSU Grand Paris propose donc d’explorer les conditions de réalisation d’une transition écologique métropolitaine.
Pour ce faire, il convient au préalable d’observer les dynamiques métropolitaines en cours pour appréhender les capacités et conditions d’inflexion de sa trajectoire. Ainsi, la première étape de travail du programme est de caractériser la trajectoire métropolitaine grand-parisienne.
C’est une transition globale du régime de métropolisation qui est à l’œuvre aujourd’hui. Après le cycle de la métropolisation triomphante, incarnée par le projet initial, nous vivons aujourd’hui celui de la métropolisation discutée, voire contestée sur tous les plans : désaffection résidentielle, critique d’inefficacité économique et d’incapacité à garantir la résilience face aux crises environnementales et climatiques, etc.
Une nouvelle forme de métropolisation se dessine, marquée par trois phénomènes que le POPSU Grand Paris se propose d’étudier :
- Une dissociation croissante entre la géographie de l'emploi et la géographie résidentielle qui suppose d’examiner ce que la métropole offre d’interconnexions possibles ou empêchées. Puissant levier de mise en système des territoires, le redéploiement métropolitain, via ses lignes de transport et le télétravail, est un facteur d'amplification des choix de vie « en archipel » des Franciliens. Mais cette archipellisation n’est pas simplement synonyme de foisonnement, elle peut aussi nourrir des enfermements « insulaires » remettant en cause la « promesse métropolitaine » soit la capacité des espaces métropolisés à offrir des choix à l’ensemble des habitants de la métropole. (Axe 1)
- Le passage d’une conception polycentrique de la métropole, marquée par une tension entre étalement et polarisation, à une conception qui s’appuie sur l’idée d’une densification généralisée des zones denses. Ce glissement correspond ainsi à l’idée largement répandue d’une métropole aux vertus écologiques du fait de sa densité et de son corollaire, la sobriété (Axe 2).
- À une pensée des espaces métropolisés comme incarnation locale de fonctionnements globaux se substitue une conception plus territorialisée de la métropole qui s’appuie sur des interdépendances multiscalaires (ressources, production) questionnant la possibilité même d’une autosuffisance et d’une souveraineté métropolitaine (Axe 3)
Aussi, les intentions publiques changent pour s’adapter aux nouvelles formes de (dé ?) mondialisation. Ce changement induit-il alors de nouvelles formes de (dé ?) métropolisation, en accord avec les exigences de transition écologique ? C’est cette question que décline le programme scientifique du POPSU Grand Paris
Equipes de recherche
Chercheur.euse.s du Lab’URBA :
- Daniel Béhar, directeur scientifique
- Claire Aragau, reponsable de l’Axe 1
- Helene Dang Vu, responsable de l’Axe 2
- Julien Aldhuy, responsable de l’Axe 3
- Sabine Bognon
- Claire Carriou
- Sonia Guelton
- Cécile Cuny
- Ana Cristina Tores
- Aymeric Bouchereau
- Mazarine Girardin
- Guillaume Lacroix
- Flavie Ferchaud
- Joel Idt
- Pedro Gomes
- Maylis Desrousseaux
Chercheur.euse.s d'autres laboratoires :
- Antoine Fleury (Géographie-Cités, Université Paris 1)
- Jean-Baptiste Frétigny (PLACES, CY Université)
- Juliette Maulat (Géographie-Cités, Université Paris 1)
- Nacima Baron (LVMT)
- Claire Simonneau (LATTS)
- Gwendal Simon (LVMT)
- Sandrine Wenglenski (LVMT)
- Antoine Courmont (LATTS)
- Helene Nessi (LAVUE)
- Pierre Henry Besnard (LVMT)
- Laetitia Dablanc (LVMT)
- Marion Albertelli (LVMT)
- Marie Llorente (Chercheuse indépedante)
- Federica Appendino (ESPI)
Activités et événements associés
Le programme POPSU Grand Paris prévoit 6 séminaires par an (soit 2 séminaires par axes et par an). Pour prévoir la programmation annuelle, un atelier de travail rassemblant l’ensemble de l’équipe scientifique (15 décembre 2024) a eu lieu. Entre janvier et juin 2024, trois séminaires se sont tenus.
- Mardi 26 mars 2024, 9h-12h, Axe 2, (1e séminaire) : Métropole entre deux régimes : la densification qu’on n’a pas vu venir ? – Siège de CDC Habitat
- Mercredi 5 juin 2024, Axe 3, (1e séminaire) : Que se passe-t-il autour des gares du Grand Paris?Vers un aménagement concret des gares et des quartiers de gares du Grand Paris Express – La Fabrique du Métro (Société des Grands Projets)
- Mercredi 12 juin 2024, Axe 1, (1e séminaire) : Ville numérique : nouvelles données et compréhension des modes de vie métropolitains– Institut Paris Région
Trois séminaires acteurs-chercheurs sont prévus sur la fin d’année 2024 :
- 9 octobre 2024, Axe 3, (2e séminaire) : Couronne verte et vivante : Comment, dans les territoires éloignés du centre de la métropole, les processus d’interdépendances territoriaux et métropolisation interagissent-ils ? (Siège de l’EPA Marne – à confirmer)
- Décembre 2024, Axe 2, (2e séminaire) : Sobriété foncière et densification dans le Grand Paris : un cycle d’avance ? : approches comparatives
- Novembre 2024, Axe 1, (2e séminaire) : Quelle possibilité d’habiter la métropole pour des ménages qui en sont exclus ? Usagers et habitants des classes moyennes (travailleur.e.s de l’ordinaire et OFS/BRS)
Pour organiser le programme événementiel et de travail, des ateliers de travail rassemblant les équipes scientifiques par axes auront lieu au début du second semestre 2024.
Au premier trimestre 2025 devrait avoir lieu un atelier national, accueilli par la plateforme Grand Paris, et rassemblant d’autres plateformes POPSU Transitions, portant sur les grands projets urbains.
Site internet
Site propre en cours de construction, sinon consultez : https://popsu.archi.fr/projet/grand-paris
Contact
Léa Donguy, animatrice scientifique du POPSU Grand Paris : lea.donguy@u-pec.fr / 06.65.32.45.18