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JUSTANIMA

1- Ambition et objectifs

JUSTANIMA cherche à mettre en relation les nouveaux débats philosophiques concernant les animaux comme des sujets de justice, les débats causés par l’irruption sur la scène politique des mobilisations animalistes, notamment en France, et les pratiques sociales qui en découlent.Nous partons de l’hypothèse que les mobilisations contemporaines animalistes sont le signe et la cause d’une reconfiguration de la place des animaux dans la société, au sens propre et au sens figuré. Nous proposons d’analyser les recompositions de ce tryptique, théories - actions politiques-pratiques, d’une part en organisant un cycle de journées d’études internationales et interdisciplinaires, et d’autre part en développant des enquêtes de terrain. Nous contribuerons ainsi à la mise en place d’un réseau de recherche sur les études animales en France.

Ce projet s’inscrit, en France, dans une actualité brûlante. Les mouvements de défense des animaux, notamment les plus radicaux, dits antispécistes, ne sont pas neufs, mais ont acquis en quelques années une visibilité croissante et s’imposent dans les débats politiques, vilipendant les éleveurs, les bouchers… Au-delà, ils dénoncent la domestication comme une forme d’exploitation. La reconnaissance et l’abolition de la souffrance animale s’imposent avec une évidence croissante comme des objectifs consensuels, vecteurs d’un progrès social général, mais cette évidence est peu questionnée. Les éleveurs, les carnivores, les amoureux des chiens et des chats seraient–ils des barbares condamnés par la grande marche de la civilisation ? L’objectif d’une coupure du lien humain-animal semble problématique au regard de l’ancienneté et de la richesse de cette relation. Du côté des débats théoriques, il est question d’inclure les animaux dans la cité, en tant qu’acteurs politiques, avec des représentants, des droits et des devoirs. Les politiques publiques par exemple voient les animaux comme acteurs et producteurs de la ville, via par exemple les éco-pâturages. Comment dans ce cas évoluent les pratiques envers les animaux ? Comment reconfigurent-elles les espaces concernés ?

Ce projet s’insère dans le champ des études animales, en essor en France (Cahiers de Géographes 2013), mais plus ancien et développé dans les études anglophones. Il a pour originalité de prendre pour pivot la justice, parce que cette notion permet de penser les articulations entre l’éthique et la morale, les débats politiques et le droit, et les pratiques envers les animaux. Elle ouvre sur des questionnements plus larges. Une société reconnaissant aux animaux des droits positifs, voire la citoyenneté, serait–elle plus juste, y compris pour les humains ? Conduirait–elle à élaborer des droits du vivant, et redéfinir les relations société / environnement ? Quels espaces et quels environnements produirait-elle ?

JUSTANIMA propose de défricher ces questions à travers des journées d’études ou des workshops, où se rencontreront différentes disciplines, certaines représentées au sein de l’I-Site Future (UPEM) ou issues d’institutions associées (UPEC, ENVA ou Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort), et des chercheurs extérieurs, francophones ou anglophones. La « justice animale » permet en effet d’interpeller la philosophie et les sciences politiques, les sciences sociales, les sciences du vivant, et notamment les vétérinaires, l’anthropologie ou l’histoire du droit. Ces rencontres permettront de créer un réseau de chercheurs et chercheuses français sur les questions animales, de faire un état des lieux des savoirs et des débats, et de mener des comparaisons internationales.

Nous envisageons une collaboration avec l’Institut français de Pondichéry (IFP). L’Inde représente en effet un carrefour entre traditions académiques occidentales, anglophones, post-coloniales, subalternes, et francophones avec l’IFP. Elle jouit d’une certaine exemplarité à cause du respect culturel présumé envers l’animal, réputation en contraste avec des pratiques envers les animaux pleines de contradictions (Burgat, 2017). Il existe ainsi une gamme de travaux sur les conflits humains/animaux en Inde, vus d’un point de vue écologique ou sociologique (Landy, 2017), sur l’évolution du végétarianisme (Bruckert, 2016), sur l’évolution du droit, certains Etats indiens reconnaissant aux animaux (mais aussi aux fleuves, à la Nature), le statut de personne morale, ce qui déclenche des procès d’un nouveau type. L’Inde constitue ainsi un miroir pour comprendre les évolutions qui se dessinent (ou pas) en France, et ailleurs dans le monde, et analyser la circulation des normes et des pratiques.

JUSTANIMA s’appuiera aussi sur des enquêtes de terrain.Nous voulons analyser la reconfiguration des pratiques qui entendent renouveler le lien entre les humains et les animaux, pour offrir aux deux une « bonne vie » (Porcher, 2011). Entrent alors en jeu la transformation de l’alimentation, avec la réduction de la consommation de viande, l’évolution des pratiques d’élevage et d’abattage, et du travail animal, de plus en plus orienté vers la production de services,  sociaux, environnementaux et culturels (compagnie, soin, entretien des écosystèmes, spectacle…). L’étude des mouvements animalistes, de leurs idéologies, leurs modalités d’action, leur recrutement, et leur influence politique (Garner, 2003), est une façon d’aborder la production de normes influant sur ces pratiques. Nous nous intéressons particulièrement à la dimension spatiale de ces évolutions, avec l’hypothèse que les espaces urbains et péri-urbains sont des laboratoires privilégiés où se redéfinissent ces « bonnes pratiques », et ces « justes places » (Urbanik, 2012).

2- Contexte et positionnement

JUSTANIMA s’appuie sur des compétences locales et s’inscrit dans la continuité des travaux des trois chercheurs impliqués. Sophie Moreau a développé des travaux sur les mobilisations et les politiques de justice environnementale, dans les axes fondamentaux de l’équipe Analyse Comparée des Pouvoirs (ACP). Jean Estebanez, s’intéresse à la vie en commun des humains et des animaux, à la fois dans le cadre des dispositifs qui l’organisent (les zoos) mais aussi pour comprendre comment cette présence redéfinit ces lieux de vie (autour de la question de la fabrique de la ville avec les animaux). Jean Gardin (Ladyss) a récemment dirigé un programme d’étude consacré à la mort des animaux. Au sein du Labex Futurs urbains, le groupe transversal JEDI (Justice, Espaces, Discriminations, Inégalités) a consacré plusieurs séminaires à la justice spatiale et environnementale, et au travail des animaux. Le JEDI comprend également un sous-groupe consacré à l’étude des mobilisations et de leur dimension spatiale. Le groupe transversal Natures Urbaine s’intéresse de son côté aux animaux dans le fonctionnement et la gestion des villes.

Le projet est né d’une analyse critique des mouvements animalistes, de leurs idéologies et de leurs possibles conséquences sociales et spatiales (Gardin, Estebanez, Moreau, 2018). Les éthiques animalistes s’enracinent dans la notion de sentience (ou la conscience par la sensibilité) (Singer, 2012). Dans une perspective utilitariste, c’est parce que les animaux sentent et souffrent qu’ils sont reconnus comme des sujets de considération morale, et que la souffrance animale est définie comme une injustice (voir aussi Regan 1983). La sentience est aussi utilisée pour établir un parallélisme entre les humains et les animaux, et contester la hiérarchie entre espèces, en particulier la domination des humains sur les « animaux non-humains » (Singer ibid, Francione 1985). Les antispécistes dénoncent la domestication, et a fortiori l’élevage, comme une forme d’exploitation des animaux, et revendiquent l’héritage des grandes luttes sociales, contre l’esclavage, contre le racisme, et pour l’émancipation des femmes. L’antispécisme aboutit à un programme politique paradoxal. L’amélioration du bienêtre animal n’est en effet qu’un premier pas, largement consensuel. Mais il s’agit pour les antispécistes d’aller plus loin, en abolissant cette exploitation, ce qui conduirait à la fin de la domestication. Paradoxalement, la contestation de la hiérarchie entre espèces conduit à une mise à part des animaux, devant, pour leur bien, être isolés des humains, redevenir sauvages, dans des territoires dédiés : aires protégées, refuges (Horta, 2010).

Ces dispositifs séparatistes nous ont semblé questionnables, en termes de justice sociale, environnementale et spatiale (Gardin, Estebanez, Moreau, ibid). Ils ignorent la complexité des relations entre les humains et les animaux, qui ne se réduisent pas à l’élevage industriel pour la viande, somme toute relativement récent. Sur ce point, le problème serait plutôt de reconnaitre une condition de travail et d’exploitation, partagée par les humains et les animaux. Ne doit-on pas penser alors une justice sociale commune pour les animaux et les hommes ? La séparation humains-animaux nous est apparue problématique en termes spatiaux, car elle reproduit des dispositifs de fermetures, et de frontières, générateurs d’inégalités écologiques et sociales. Les aires protégées par exemple, sont un modèle fragile, socialement, pour les humains riverains, et pour les animaux qui en ignorent les frontières. Enfin, le programme antispéciste se montre incapable de penser les animaux dans le cadre des crises socio-environnementales contemporaines. Ne plus manger d’animaux est peut-être plus écologique, mais remplacer le cuir par le plastique l’est-il autant ? Peut-on étendre les droits des animaux à d’autres éléments vivants et non vivants ?

À l’opposé, se développent des travaux prônant une approche inclusive, pour penser une vie commune des humains et des animaux. C’est le cas en philosophie avec l’élaboration de théories de la justice sociale destinées à reconnaître aux animaux des droits positifs, que ce soit sur la base de la sentience (Garner, 2013), sur la base des capabilités étendues aux animaux (Nussbaum, 2009), ou encore en fonction des relations que nous entretenons avec eux. Ainsi, Donaldson et Kylmlicka (2011) distinguent les animaux membres du « domus », qui pourraient se voir accorder la citoyenneté, des animaux sauvages qui pourraient être reconnus comme souverains de territoires délimités, et des animaux liminaires, oscillant entre ces deux espaces, qui auraient un statut de migrants. Penser les animaux comme acteurs dans la cité conduit alors à repenser l’altérité, la citoyenneté, la justice sociale et le rapport au monde vivant (Pelluchon, 2014). C’est aussi le cas en sociologie, en ethnographie, et en agronomie, avec des travaux qui pensent l’élevage et le travail avec les animaux comme une relation de collaboration, fondée sur le don et le contre-don. (Griffin, 2001 ; Porcher, 2011)

Nous voulons approfondir ces questionnements dans le cadre de journées d’études et par de nouvelles enquêtes. Notre fil directeur sera cette approche inclusive. En contraste avec P. Singer, fondateur des éthiques animalistes, affirmant qu’il n’aimait pas les animaux, nous proposons de réfléchir sur le lien qui nous unit aux animaux, dans une approche esthétique mettant en valeur les comportements sensibles et affectifs des humains avec les animaux. Nous faisons l’hypothèse que cette esthétique est déterminante pour comprendre l’évolution des théories, des pratiques envers les animaux, et de leur place dans la cité.

Ce projet cherche à instaurer un dialogue interdisciplinaire. Avec la philosophie politique, où la question des animaux est une entrée pour retravailler la justice sociale, notamment la théorie fondamentale de John Rawls (1997), mais aussi les notions de citoyenneté, et d’altérité. Comment une société reconnaissant les animaux comme sujets de justice peut-elle être plus juste envers les animaux comme envers les humains, et meilleure pour l’environnement ? Il intéresse le droit, l’anthropologie et l’histoire du droit. Assiste-t-on à une homogénéisation des droits, sur quels fondements, et avec quels effets sur les pratiques ? Il intéresse les sciences du vivant, et notamment les vétérinaires. Ces derniers sont en effet au carrefour des débats scientifiques sur la sentience et l’agentivité animale, et des débats politiques, de par leur implication dans l’élevage, industriel ou « de compagnie », et dans la santé publique. Ils constituent ainsi les acteurs et les observateurs privilégiés des mutations des relations entre humains et animaux.

Il intéresse enfin la géographie, discipline des porteurs du projet, pour comprendre comment ces discours de justice débouchent (ou pas) sur des pratiques favorisant une « bonne vie » commune aux humains et aux animaux. L’avantage d’une approche géographique est d’insister sur la nécessaire contextualisation des analyses : il y a des relations, qui varient en fonction des animaux, des groupes sociaux, et se produisent dans des espaces spécifiques, créant ou atténuant des frontières, façonnant des environnements particuliers. Elle permet aussi de cartographier ces pratiques et la recomposition des frontières qu’elles occasionnent. Nous faisons l’hypothèse que la ville est un laboratoire de ces nouvelles relations aux animaux, et pas seulement les espaces « naturels », ni les campagnes agricoles (Wolch, 2002). En France, la relation à l’animal est une relation de citadin, nourrie de représentations audiovisuelles sur la faune sauvage. C’est dans les villes que se construisent de nouvelles pratiques d’élevage (agriculture urbaine, ferme pédagogique, animaux de compagnie, animaux spectacles des zoos ou des cirques). C’est donc particulièrement dans les villes que bougent les frontières entre humains et animaux : les catégories d’animaux (sauvages, domestiques) se redéfinissent, comme les valeurs qui leur sont accordées, et leurs places dans la ville (Berthier et al, 2017).

3- Description du projet

Il s’agit de faire appel à des spécialistes de différentes disciplines, locaux, nationaux et internationaux, pour créer un réseau de chercheurs collaborant sur les questions animales. Nous proposons 4 journées d’étude ou ateliers, échelonnées du printemps 2019 au printemps 2021.

- Printemps 2019 : Les animaux et la justice : avec l’objectif d’un défrichement de la question,  de prises de contact avec des philosophes, des politistes, des vétérinaires de l’ENVA.  Cette journée est d’ores et déjà financée par le  GT JEDI.

- Automne 2019 : Pourquoi et comment défendre les animaux ? Il s’agirait d’axer cette journée sur les mobilisations sociales concernant les animaux, en partenariat avec le groupe Mobilisation du JEDI.

-  Printemps 2020 : Les conflits humanimaux. En partenariat avec l’Institut Français de Pondichéry, en s’appuyant entre autres sur les travaux de chercheurs en poste à l’IFP, en écologie, et en géographie.

- Automne 2020 : La santé humanimale : le concept de « One Health », quelles pratiques envers les animaux et les humains ?  Avec la collaboration de l’ENVA.

- En clôture, sera organisé un atelierpour la rédaction d’articles ou l’élaboration d’un projet de recherche plus ample, axé sur les justes places des animaux dans la fabrique urbaine. Il s’agira de réfléchir ensemble sur la façon dont les animaux sont pensés comme acteurs de la production des espaces urbains.

Parallèlement, les 3 chercheurs impliqués mèneront en 2019 et 2020 des enquêtes de terrain sur les thèmes suivants :

  • Le travail animal et la production des espaces urbains (Jean Estebanez)
  • Mobilisations animalistes  (Jean Gardin) : le plus connu des mouvements animalistes est aujourd’hui L214, basé à Lyon.
  • La construction de l’animal citoyen à travers les pratiques vétérinaires (Sophie Moreau)

Les moyens demandés seront destinés au financement des journées d’études, notamment des déplacements des invités étrangers, aux frais de traductions, soit lors des communications, soit pour des publications, et aux financements des enquêtes de terrain (mobilité, hébergement).

Ces journées d’étude et ateliers sont pensés comme une base pour l’écriture d’articles collectifs, et éventuellement à réalisation d’un numéro spécial de la revue Justice Spatiale-Spatial Justice, (www.jssj.org), revue bilingue en ligne, qui a lancé depuis 2010 un dialogue pluridisciplinaire et international autour de la notion de justice spatiale, et joue un rôle de passeur entre travaux anglophones et francophones. Nous réfléchissons également à une collaboration avec le Musée de la Chasse pour travailler sur l’esthétisation de l’animal.

Ces rencontres ont pour but de créer un réseau de chercheurs sur les études animales. Il existe déjà des compétences au sein de l’I-Site, ou de ses partenaires. L’équipe de recherche ACP, avec ses axes thématiques « Mobilisations, Dominations, Résistances, et « Circulations » y figure en bonne place, ainsi que les groupes transversaux JEDI et Natures Urbaines, ainsi que le Lab’URBA. Mais on attend une participation de différents laboratoires de l’UPEM : le LISAA, qui a déjà collaboré avec l’ENVA, le LIPHA-PE « Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt - Paris-Est » sur les questions d’éthiques et de philosophies de la justice. Nous espérons également ouvrir à des partenaires associés dans le consortium, notamment de l’École nationale de vétérinaire d’Alfort ENVA (UPEC), mais aussi créer des partenariats extérieurs, européens ou indiens via l’IFP.

Ce réseau devrait faciliter l’élaboration de projets de recherches interdisciplinaires, relevant de l’ANR, ou d’une réponse à un appel à projet I-Site, dans la mesure où les espaces urbains nous apparaissent comme des laboratoires privilégiés des changements sociaux, spatiaux, écologiques produits par les animaux. L’objectif est d’organiser un atelier en fin de session afin d’élaborer un projet de recherche sur la ville comme laboratoire de la bonne vie animale en clôture du programme.

Annexe 1 - Références bibliographiques

Berthier, Alizé ; Clergeau, Philippe ; Raymond, Richard, 2017, « De la belle exotique à la belle invasive : perceptions et appréciations de la perruche à collier dans la métropole parisienne », Annales de Géographie, 4, pp. 408-434.

Bruckert, Michaël, 2016 « La « transition alimentaire » de l’Inde : une hypothèse erronée ? Le changement alimentaire au prisme de la consommation de viande », Les Cahiers d’Outre-Mer [En ligne].

Burgat, Florence, 2017 : Le mythe de la vache sacrée, La condition animale en Inde, Paris : Rivages

Carnets de géographes, n°5,  2013 : Géographie humanimale

Donaldson, Sue, Kymlicka, Will, 2011 : Zoopolis, une théorie politique des droits des animaux, Paris : Alma éditeurs.

Francione Gary, 1995, Animals, Property, and the Law, Philadelphie : Temple University Press.

Gardin Jean, Estebanez Jean, Moreau Sophie, 2018 : Comme la biche affolée dans les phares dela bagnole, la justice spatiale et les animaux. JusticeSpatiale-SpatialJustice n°12, en ligne: jssj.org

Garner, Robert, 2003, “Le mouvement pour la protection des animaux aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Recrutement, idéologie et stratégie », Politix, 16, 64, pp. 75-102.

Garner, Robert 2013 : A theory of justice for animals : animal rights in a nonideal world, Oxford : Oxford Univ. Press, 2013.

Griffin, Carl J, 2011, « Animal maiming, intimacy and the politics of shared life: the bestial and the beastly in eighteenth- and early nineteenth-century England », Transactions of the institut of british geographers, 37, 2, pp. 301-316.

Horta, Oscar, 2010, "The Ethics of the Ecology of Fear against the Nonspeciesist Paradigm: A Shift in the Aims of Intervention in Nature," Between the Species, 13, 10

Landy, Frédéric, 2017: Urban leopards are good cartographers. Human-nonhuman and spatial conflicts at  Sanjay Gandhi National Park, Mumbai. in A. Rademacher, K. Sivaramakrishnan ed.,  Places of nature in ecologies of urbanism, Hong Kong University Press, 2017, pp.67-85

Nussbaum, Martha, 2009, Frontiers of Justice. Disability, Nationality, Species membership. Cambridge : Harvard University Press.

Pelluchon Corine, « Zoopolitique et justice envers les animaux », Études sur la mort, 2014/1 (n° 145), p. 15-28.

Porcher, Jocelyne, 2011, Vivre avec les animaux, une utopie pour le XXIe siècle, Paris : La Découverte.

Rawls, John, 1997 [1971], Théorie de la Justice, Paris : Seuil.

Regan, Tom, 1983, The Case for Animal Rights. Berkeley,University of California Press.

Singer, Peter, [1975] 2012, La libération animale, Paris : Payot.

Urbanik, Julie, 2012 : Placing animals : an introduction to the geography of human-animal relations Lanham, Md. : Rowman & Littlefield Publishers.

Wolch, Jennifer. 2002. Anima urbis. Progress in Human Geography 26(6): 721-742.

Annexe 2 - CV de la porteuse du projet

Sophie Moreau                                                                                    Née le 22 octobre 1972 à Paris

                                                                                                                                                     1 enfant. Enseignante chercheuse

Maîtresse de Conférences en Géographie

Géographie sociale de l’environnement

Université Paris Est – Marne la Vallée (UPEM)

Sophie.Moreau@u-pem.fr

+ 33 6 65 49 96 72

 

Adresse : Villa Castel, 16 rue du Transvaal, 75020 PARIS

Langues étrangères 

Anglais scientifique ; Malgache usuel

 

I) titres scientifiques

2002 : Doctorat en géographie : « Les gens de la lisière, la forêt, l’arbre et la construction d’une civilisation paysanne, (Sud-Betsileo, Madagascar). Réalisée sous la direction de J-P. Raison (Université Paris X). Obtenue avec la mention très honorable et les félicitations du jury. Cette thèse a été retenue par le Comité national français de géographie (CNFG) dans sa sélection des 10 meilleures thèses de géographie soutenues en 2002, concourant pour l’obtention de son prix annuel.

1996 : Agrégation de géographie

1993 : Admission à l’Ecole Normale Supérieure (Ulm-Sèvres). Concours littéraire classique.

 

II) activités de recherche

1) Rattachement scientifique et groupes de recherches

. ACP (Analyse comparée des pouvoirs), EA 3350, Université Paris Est, Marne la Vallée (Rattachement principal)

. JEDI (Justice, Espace, discrimination, inégalités). Groupe Transversal du Labex Futurs Urbains.

. Membre du comité de rédaction de la revue Justice Spatiale - Spatial Justice, depuis 2009.

. Membre associé à l’UMR Mosaïque, Université Paris Ouest.

. Participation au projet Habest : Habiter l’Est parisien. UPEM (2010-2015)

 

  1. Domaines de compétences en géographie sociale de l’environnement 

. Justice spatiale et environnementale : épistémologie de la géographie, théories de la justice sociale, résistances paysannes, mobilisations anti-extractivistes.

. Madagascar, biodiversité, et sociétés paysannes : production de la biodiversité, savoirs et pratiques paysannes de la forêt, plantations villageoises, plantes introduites,

. Madagascar, politiques de la Nature: political ecology, politique de conservation de la biodiversité, aires protégées et territorialisation de la conservation,

. Madagascar, développement rural: jeu d’acteurs locaux-globaux, gouvernance du développement, ONG, processus de territorialisation, agro-business et grandes exploitations agricoles

. Petite enfance et inégalités sociales à Paris : gentrification et politiques publiques de la petite enfance, produire l’environnement des enfants en milieu urbain

 

3) Publications en rapport avec le projet JUSTANIMA

Laigle Lydie, Moreau Sophie, 2018 (sous presse) : Justice et environnement, Les citoyens interpellent le politique. Infolio.

Gardin Jean, Estebanez Jean, Moreau Sophie, 2018 : Comme la biche affolée dans les phares de la bagnole, la justice spatiale et les animaux. JusticeSpatiale-SpatialJustice n°12, en ligne: jssj.org

 

Blanchon David, Gardin Jean, Moreau Sophie (eds) 2012 : Justices et Injustices environnementales. Presses Universitaires de Paris Ouest. 

Moreau Sophie, Gardin Jean (Eds) : Justice spatiale et environnement - Spatial justice and environment. France. Justice Spatiale/Spatial Justice, www.jssj.org/archives/02/, 2010.

Blanchon David, Veyret Yvette, Moreau Sophie, 2009 : Comprendre et construire la justice environnementale. Annales de géographie, Armand Colin, 2009, 1 (665-666), pp.35-60.

 

  1. Autres publications des 5 dernières années

Moreau Sophie, 2019, A paraître : La politique de la petite enfance, miroir des mutations sociales parisiennes. In : Anne Clerval, Matthieu Delage, Habiter l'Est Parisien L'Oeil d'Or, A paraître. (Chapitre d’ouvrage collectif)

 

Sophie Moreau, Pascale Philifert  2018 : La justice spatiale en débat. Entretien avec Anne Clerval et Fabrice Ripoll.  Justice spatiale, Spatial Justice n°12.  (Entretien)

Frédéric Landy, Sophie Moreau. 2015 : Le droit au village. justice spatiale - spatial justice, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, UMR LAVUE 7218, Laboratoire Mosaïques, 2015, Droit au village, www.jssj.org/article/le-droit-au-village/  (Article dans revue à comité de lecture)

Sophie Moreau, Julien Rebotier 2015 : Environnement et rapports sociaux de domination. Coordination de l’axe environnement du colloque Espaces et Rapports sociaux de domination, Sept 2012, Université Paris Est Marne la vallée. (Chapitre d’ouvrage collectif)

Sophie Moreau, 2014 : Notices Justice environnementale, et Développement durable in : Dictionnaire des inégalités, Sous la direction de Alain Bihr et Roland Pfefferkorn, Armand Colin, 2014, (Chapitre d’ouvrage collectif)

Christian Kull, Stéphanie Carrière, Sophie Moreau, Rakoto Ramiarantsoa Hervé, Chantal Blanc-Pamard, et al, 2013. Melting pots of biodiversity : tropical smallholder farm landscapes as guarantors of sustainability. Environment, 2013, 55 (2), pp.6-16 (Article dans revue à comité de lecture)

Sophie Moreau. 2013 : Le café, construction et déconstruction de patrimoines à Madagascar. D. Juhé-Beaulaton, M.-C. Cormier-Salem, P. de Robert. & B. Roussel. Effervescence patrimoniale au Sud. Enjeux, questions, limites, éditions de l'IRD, coll. Latitude 23, 2013. (Chapitre d’ouvrage collectif)

Christian A. Kull, Jacques Tassin, Sophie Moreau, Hervé Rakoto Ramiarantsoa, et al..,2012 :  The introduced flora of Madagascar. Biological Invasions, Springer Verlag, 2012, 14 (4), pp.875-888. (Article dans revue à comité de lecture)

 

  1. Colloques, congrès, séminaires sur les 5 dernières années

 

Juin 2017 : From Justice background to environmental and climate justice movements. With Lydie Laigle. International workshop : Spatialising justice : an anglo-french dialogue (JEDI- Labex Futurs urbains, France) /University College London, The Bartlett School of Planning (Dep. of geography).

Décembre 2016 : L’approche terroir en géographie Hommage à Hervé Rakoto Ramiarantsoa (avec Catherine Fournet-Guérin, Habiter- Université de Reims) Séminaire Sociétés de l’océan Indien ; Logiques corporelles des sociétés et des pouvoirs (XIXe-XXIe)

Novembre 2016 : Ecrire l’espace. Présentation du travail réalisé avec Frédéric Forté, en résidence à l’UPEM, et les étudiants du master CMW.

Novembre 2014 : Découper l’espace, approche par le territoire malgache. Communication au séminaire ACP, UPEM.

Février 2014 : Justice environnementale, Communication au séminaire du groupe JEDI, Labex Futur Urbain :

Janvier 2014 : Communication au séminaire Droit à la ville au Sud. Paris, SEDET : Qu’apporte le « droit au village au droit à la ville »

Sophie Moreau, August 30  2013 : Justice Spatiale – Spatial Justice : an alternative on line journal, Royal Geographical Society -IBG. London, August 30  2013

 

 

  1. Diffusion et vulgarisation récentes

-  Cultures- Mondes, France Culture, 10 septembre 2018

- Mars 2017 : Conférence débat à l’université du Havre : Main basse sur les terres, avec la photojournaliste Marie Dorigny.

 

III) Activités d’enseignements 

  1. Principaux enseignements sur les 5 dernières années

 

.Master EST (Espace, Sociétés territoires) UPEC-UPEM: Enjeux sociaux de l’environnement (27 HETD) (avec Jean Estebanez) : Ce cours explore les dimensions sociales et politiques des changements environnementaux actuels autour de la discussion de textes contemporains. Sont en particuliers interrogés : l’environnement comme production sociale, les inégalités et injustices environnementales, l’anthropocène, la ville durable, la dichotomie nature/culture.

 .  Master CMW  (Cultures et Métiers du Web):  M1 : Images et Néogéographies. 22 HETD. (avec Florent Le Néchet) : Ce cours analyse la production et les usages d’un large corpus d’images géographiques utilisant les technologies numériques (cartographies interactives, cartographies créatives et artistiques, géolocalisation, photographies documentaires et de loisirs, données personnelles cartographiables, illustrations de fiction, réalité virtuelle, jeux video). Il les usages dans une perspective de géographie critique : permettent–elles plus d’émancipation et de libertés individuelles et collectives, ou au contraire un contrôle accru des usagers, par qui et pour qui ?

.  Master CMW  (Cultures et Métiers du Web):M2 : Encadrement de documentaires et web documentaires sur la Corée du Sud : Traces du passé dans le présent (avec Thierry Bonzon, Benoît Keller et al). En particulier : L’espace public et ses usages détournés à Busan ; l’adoption d’enfants coréens en France, récit de vie ; le marché de Gukje : du refuge pour les migrants nord-coréens à la patrimonialisation ; Le quartier de Gamcheon : un village populaire devenu une attraction touristique.

. Master MEEF - Préparation au concours du CAPES Histoire-Géographie : L’Afrique, du Sahel à la Méditerranée : environnement, ressources, géopolitique (15 HETD) ; Le tourisme et les loisirs : le tourisme au Sud, par les Suds (4HETD) ; L’Union Indienne : l’ensemble de la question (environ 100 HETD) ; Les espaces ruraux en France : modèles et alternatives agricoles (10 HETD)

. Licence de Géographie Humaine :

L3 : Géographie des Suds : CM et TD (50 HETD/ an)

L3 : Histoire au Long Cours / perspectives transversales en histoire et en géographie : géographie de l’alimentation

L2 : Géographie rurale ( 75 HETD/an) , géographie des pays émergents, géographie politique

L1 : Géographie extra-européenne, l’exemple de Madagascar

 

  1. Autres enseignements

 

. Master 2 Sciences politiques depuis 2007- 2015 : Géopolitique de l’Afrique : CM ; 30 HETD/ an : L’Etat en question : Questionner l’Etat : failli ? rentier ? patrimonial ? Modèles politiques alternatifs. Conflits et crises environnementales.  Conflits et matières premières.

. Préparation aux concours de l’enseignement CAPES, depuis 2003 : L’Afrique subsaharienne  (2002-2005) (totalité de la question, 100 HETD/an) ; L’Amérique Latine  (2005-2007) (totalité de la question, 100 HETD/an) ; Nourrir les Hommes  (2008-2011) (totalité de la question, 100 HETD/an)

. Licence 1 : 2010-2015 : Géographie de l’environnement. (CM et TD  90HETD/an)

. Licence 2 : 2010- 2015 : Géographie villes et campagnes ( CM et TD, 90HETD/an)

. Licence 3 : 2008-2011 : Géographie culturelle (CM et TD, 50 HETD/an)

 

3)  Responsabilités pédagogiques

. Responsable de la Licence 2, UPEM. Depuis 2011.

. Responsable des échanges extérieurs des étudiants

Annexe 3 - Personnel(s) de recherche impliqué(s), le cas échéant

Nom

Prénom

E-Mail

Laboratoire

Institution

Domaines de spécialités liés au projet (10 mots maximum)

ESTEBANEZ

Jean

jean.estebanez@u-pec.fr

Lab’urba

UPEC

Géographie

Etudes animales,

Zoos, Biopolitique, Travail animal Fabrique urbaine

Europe

Co-responsable du projet

GARDIN

Jean

jean_gardin@yahoo.fr

Ladyss

Université Paris 1, Panthéon Sorbonne

Géographie

Environnement

Justice environnementale

Justice spatiale

Elevage

Mort animale

France, Balkans

LANDY

Frédéric

frederic.landy@ifpindia.org

UMR 7218 LAVUE,

Equipe Mosaïques

Université Paris Ouest Nanterre

 

Institut Français de Pondichéry

Géographie

Inde

Aires Protégées urbaines

Conflits Humanimaux

Alimentation

 

(Impliqué en tant que directeur de l’IFP)

 

WEBER

Serge

serge.weber@u-pem.fr

ACP

UPEM

Géographie

Migrations (Impliqué en tant que co-directeur du JEDI )

MAHOUDEAU

Alex

alex.mahoudeau@u-pem.fr

JEDI

UPEM

Sciences Politiques

Mobilisations

Sociales

Post-doctorant et secrétaire du JEDI

Annexe 4 - Partenaire(s) socioéconomique(s) impliqué(s), le cas échéant

Néant.

Nom du partenaire

Description (100 mots maximum)

Apport pour le projet (100 mots maximum)

Nom du contact

E-mail du contact

 

 

 

 

 

Annexe 5 - Détail de l'aide demandée

 

Frais de fonctionnement

Total (€)

Description courte, si besoin

Rémunération de stagiaire ou bourse

 

 

Frais de déplacement et de conférence

9 000

Sur la base globale de 2000 euros par journée d’études ou atelier en France :

  • 800 euros de frais de bouche
  • 1200 euros pour les déplacements d’invités lointains.

La journée d’étude prévue à l’IFP en Inde est évaluée à 5000 euros (frais de déplacements).

 

Consommable et petit équipement (jusqu’à 4000 par unité)

0

 

Organisation d’évènement

 

 

Valorisation, publication

6 000

Frais de traduction pour publications (sur la base de 1500 euros par article).

Sous-traitance

 

 

Frais de Missions pour des enquêtes de terrain

3 000

3 enquêtes de terrain, menés par les 3 chercheurs impliqués, nécessitant des déplacements en France.

Total des frais de fonctionnement

18 000

 

Total des frais de fonctionnement incluant les frais de gestion de 8%

19 400

 

 

Investissement

Total (€)

Description courte, si besoin

Description

0

 

Autres (ajouter des lignes si nécessaire)

 

 

Total des frais d’investissement

 

 

Total des frais d’investissement incluant les frais de gestion de 8%

 

 

 

Total de l’aide demandée incluant les frais de gestion

19 400

 

Le cas échéant, description de l’apport financier ou en nature des partenaires

. Le GT JEDI finance une journée d’étude à hauteur maximale de 1500 euros

. l’IFP contribuera également en nature et financièrement à la journée d’étude organisée à Pondichéry