EVER-CAN
Présentation
En France, le cancer est la première cause de mortalité chez les hommes et la deuxième chez les femmes. Le développement du cancer est le résultat d’une interaction complexe entre plusieurs facteurs de risque parmi lesquels l’environnement au sens large et le mode de vie sont les plus importants. Des associations entre la proximité des espaces verts et un risque de développer un cancer, notamment le cancer de la peau sans mélanome, ont été rapportées. Or, les preuves en faveur de ces associations restent relativement limitées. De plus, très peu d’études ont tenté de prendre en compte les confusions potentielles pour estimer la relation entre la présence d’espace verts et le risque de cancer sur le temps long. Enfin, l’identification et la définition précise des espaces verts urbains n’a pas été suffisamment précise dans la plupart des études publiées à ce jour. Le projet EVER-CAN a été développé pour surmonter ces limites, et mettre en lumière l'impact des espaces verts urbains sur le risque de cancer, et ce, adoptant une perspectives spatio-temporelle à l’échelle nationale (France métropolitaine).
EVER-CAN vise à étudier les associations entre la proximité aux espaces verts et le risque de développer un cancer dans les zones urbaines au sein de la cohorte française E3N (Etude épidémiologique auprès de femmes de la Mutuelle générale de l'Éducation nationale). Plus précisément, le projet EVER-CAN a deux sous-objectifs, à savoir : i) développer des indicateurs géographiques nouveaux et innovants, en complément de l'indice NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) utilisé dans la plupart des études sur ce sujet, et mieux caractériser la présence et l'accessibilité des espaces vert publics en zones urbaines, et ii) étudier les associations entre ces indicateurs géographiques d’appréciation des espaces verts publics urbains et le risque de développer un cancer dans la cohorte E3N.
EVER-CAN est donc une étude cas-cohorte incluant tous les cas incidents de cancer et un échantillon aléatoire de 20 000 femmes de la cohorte complète E3N ayant résidé en zone urbaine en France sur la période 1990-2014. En complément de l'indice NDVI, des indicateurs d’espace vert innovants seront développés par des méthodes automatiques, éventuellement interactives, basées sur des réseaux de neurones profonds pour identifier et labelliser les espaces verts. Ces méthodes s'appuient sur le traitement automatique d'images satellites. La proximité et la présence d’espaces verts seront estimées pour chaque participant.e de la cohorte pour la période 1990-2014 et les associations avec les risques de cancer seront testées par des modèles de régression conçus pour l'analyse d'études de cas et de cohortes. Les analyses seront ajustées pour les principaux facteurs de confusion individuels disponibles, ainsi que pour les variables contextuelles de désavantage social. Enfin, nous évaluerons l'effet médiateur de l'activité physique et de la pollution de l'air dans la relation entre la proximité aux espaces verts et le risque de cancer.
Équipes de recherche
- Équipe 1 : Exposome, Hérédité, Cancer et Santé, Centre de recherche en Épidémiologie et Santé des Populations, INSERM U1018
- Équipe 2 : Laboratoire d’Informatique en Image et Système d’information, UMR 5205 CNRS, INSA Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lumière Lyon 2, Ecole Centrale de Lyon
- Équipe 3 /comité de pilotage : Emmanuelle Faure, Lab’URBA, Université Paris-Est-Créteil, associée au Ladyss – UMR 7533.
Contact
- Emmanuelle Faure : emmanuelle.faure@u-pec.fr
- Élodie Faure : elodie.faure@inserm.fr
- Laure Tougne : laure.tougne@univ-lyon2.fr