Encadrer les déplacements carbonés liés au travail : une politique publique à imaginer
Présentation
Les objectifs climatiques inscrits par la France dans la Stratégie nationale bas carbone visent une décarbonation quasi complète du secteur des transports à l’horizon 2050. Le contexte géopolitique et climatique actuel rappelle avec force la nécessité de réduire nos consommations d’énergie. Au vu de l’ampleur du défi, les solutions fondées sur la transformation des véhicules et le report modal ne seront pas suffisantes. C’est pour cette raison que cette recherche explore l’idée d’un rationnement des émissions de carbone associées aux déplacements, comme moyen d’accompagner équitablement la maîtrise de la demande et d’opérer une transformation complète du système de mobilité. Les employeurs ont un rôle essentiel à jouer dans ce processus. Avec 45% des distances parcourues, le travail demeure le premier motif de déplacement (déplacements domicile-travail et déplacements réalisés dans le cadre de l’activité professionnelle). Sans compter que les pratiques de mobilité liées au travail (véhicules de fonction, voyages en avion…) orientent fortement les choix industriels.
Ce projet explore l’idée d’un rationnement des mobilités carbonées liées au travail en regardant comment les limites planétaires peuvent être intégrées à l’échelle des structures et des activités professionnelles sur la question des mobilités. Il s’agit notamment d’identifier les effets de la mise en place d’un instrument de rationnement des mobilités sur le fonctionnement du monde professionnel (politique de ressources humaines, organisation des déplacements…) et sur les déplacements domicile-travail (recrutement, modalités de rémunération…). Cette exploration permet d’identifier les leviers et blocages à l’instauration de ce rationnement, d’engager un dialogue avec des personnes impliquées dans le pilotage des mobilités dans la sphère professionnelle et de faire émerger cette idée dans le débat public. In fine, cette recherche vise à préconiser des outils et une zone de pertinence d’un rationnement des déplacements carbonés liés au travail.
Cette recherche repose sur un schéma théorique et des études de cas empiriques. L’équipe mobilise des méthodes qualitatives (entretiens, observations...) et quantitatives (analyses des données associées aux déplacements des salariés, analyse de la localisation des emplois dans un bassin de vie…). Les études de cas sont de trois natures : une approche par les objets (véhicules de fonction, avion), une approche par les lieux (une zone d’activité) et une approche par les structures (entreprises).
Équipe de recherche
- Maxime Huré
- Emre Korsu
- Florent Le Néchet
- Antoine Lévêque
- Marie-Hélène Massot
- Emmanuel Munch
- Arnaud Passalacqua
- Axelle Petit
- Mathieu Philippot
- Philippe Poinsot
Contact
Arnaud Passalacqua : arnaud.passalacqua@u-pec.fr