CABAS

C’est dans la continuité de la recherche-action portée par le collectif Les Urbain.e.s à Gennevilliers (2014-2020 https://urbaines.hypotheses.org/) que s’inscrit le projet CABaS. Il s’agit de poursuivre une expérimentation scientifique ancrée dans la co-construction de savoirs et la conviction éthique de la nécessaire non-hiérarchie de ces derniers (savants versus profanes). Nous souhaitons également interroger la possibilité à reproduire et à transférer dans un autre contexte territorial, ce type de projet.

CABaS s’intéresse au cadre de vie, à la quotidienneté des territoires populaires. Ce projet entend mobiliser le concept de care et une approche spatiale de l’intersectionnalité des rapports sociaux comme clefs de compréhension des freins à la prise de pouvoir des habitant·es à l’échelle locale. Comme point de départ à la réflexion, nous nous appuierons sur la définition du careproposée par Joan Tronto : « Au niveau le plus général, nous suggérons que le care soit considéré comme une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre "monde", de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-même et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie. » (Tronto J. 2012) Elle distingue quatre aspects du care : se soucier, prendre en charge, prendre soin et recevoir le soin qui correspondent à quatre éléments éthiques : l’attention, la responsabilité, la valorisation et l’acquisition de compétences, la réceptivité aux soins reçus. Ces éléments nous permettent de fonder le premier axe de notre démarche de recherche : l’attention au bien-être et aux soins portés et reçus aux espaces comme aux personnes des quartiers populaires métropolitains, et plus largement au vivant.

Cette ambition se déclinera en deux thématiques structurantes : (i) la question alimentaire : analyse menée depuis l’autoproduction, l’approvisionnement, l’offre disponible (commerciale ou non) jusqu’aux pratiques alimentaires individuelles et collectives et leurs effets sur la santé des populations ; (ii) la question du logement : étude des rapports logement / stockage alimentaire comme participant des procédés de soin seront analysés ; analyse du logement social (espace intérieur du logement et vécus des abords des logements - comme frontière entre le privé et le public, le chez soi et le commun).

Enfin, CABaS vise à poursuivre une analyse fine de la ville de Gennevilliers (92), mais le programme sera aussi, à terme, déployé sur un ou plusieurs autres territoires, y compris à l’international (montage d’un projet partenarial en cours avec le Maroc – Université de Rabat et Ecole d’architecture de Fez). 

• Emmanuelle FAURE (MCF en géographie, Université Paris-Est-Créteil, Lab’Urba)
• Corinne Luxembourg (PR en géographie, Université Paris Nord, Pleiades)
• Nicolas Lebrun (MCF-HDR en géographie, Université d’Artois, X)
• Eugénie Le Bigot (Docteure en géographie, ESO-Caen UMR CNRS 6590)

• Présentation des résultats dans différents colloques et séminaires (ex : Colloque international Commission géographie du commerce du CNFG - Liège 2023, Congrès SFSP - Saint-Etienne 2023, Colloque ASRDLF - Strasbourg 2024).
• Deux stages d’étudiant.es du Master Territoires, Villes et Santé (TVS) – Février - Juillet 2024 en partenariat avec le service X (CMS de la ville de Gennevilliers). Sujets : La santé des femmes gennevilloises entre 40 et 65 ans : rôle pivot et charge mentale et leurs effets sur la santé / Environnement de vie et obésité infantile en QPV (Quartiers Politique de la Ville).

Emmanuelle Faure :emmanuelle.faure@u-pec.fr

Corinne Luxembourg :corinne.luxembourg@univ-paris13.fr