Francesca Artioli
Maîtresse de Conférences
francesca.artioli@u-pec.fr
Régulations : acteurs, politiques urbaines et pratiques de l'urbanisme
Lab’URBA
14-20 Boulevard Newton, Champs-sur-Marne, 77454 Marne-la-Vallée Cedex 2
Bureau : A311 | Bâtiment Bienvenüe - Plot A
Présentation
Politiste et urbaniste, je suis maîtresse de conférences à l’École d’Urbanisme de Paris (Université Paris-Est Créteil) et chercheuse au Lab’URBA depuis septembre 2016. J’enseigne l’analyse des politiques publiques et des systèmes politiques locaux, et l’étude comparée des projets et des politiques d’aménagement en Europe, objets de mes recherches.
Parcours :
En 2014, j’ai soutenu ma thèse en science politique à Sciences Po Paris (Centre d’Etudes Européennes et de Politique Comparée) qui a été récompensée par les prix du GRIDAUH et de l’IHEDN.
Lors de mon doctorat, j’ai été allocataire de recherche (DGA), chargée d’enseignement à Sciences Po Paris, puis Attachée Temporaire d’Enseignement et Recherche à l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux. J’ai également été jeune chercheuse invitée au Politecnico de Milan.
Après mon doctorat, en 2015-2016, j’ai été chercheuse post-doctorante au Département de science politique et de relations internationales (DPIR) de l’Université d’Oxford, et membre associée à Nuffield College, grâce à une bourse du programme d’échange et de recherche Oxford - Sciences Po (OxPo). Au printemps 2016, j’ai été chargée de recherche sur un projet du Laboratoire Science, Technology, Engineering and Public Policy de University College London (UCL). Depuis ma thèse, je reste chercheuse associée au Centre d’Etudes Européennes et de Politique Comparée de Sciences Po Paris.
Domaines de recherche
Au cœur de mes recherches se trouve une interrogation sur l’action publique urbaine et ses changements dans les villes Européennes à travers deux perspectives : d’une part, je m’intéresse à la mutation des politiques publiques d’aménagement et de développement urbain sous l’effet du retrait l’État, des réformes de la propriété publique et de l’intensification des contraintes financières ; d’autre part, plus récemment, je m’intéresse à de nouveaux acteurs et objets dans l’action publique urbaine, les plateformes numériques et les locations de courte durée, entrainant une intensification des usages marchands du logement.
Ainsi, comme l’attestent les projets de recherche illustrés ci-dessous, mes activités de recherche se déploient aujourd’hui dans trois grandes directions :
- Le retrait territorial de l’État, la contrainte financière et l’évolution des relations central-local ;
- La marchandisation et la privatisation du foncier et de l’immobilier publics et les effets sur l’aménagement urbain ;
- Les politiques publiques de régulation des locations de courte durée et des plateformes numériques.
Sur le plan méthodologique, mes travaux accordent une place importante à la comparaison infranationale et internationale, en ce qu’elle permet de consolider les énoncés et d’en préciser la portée, ainsi que de tester et d’enrichir des hypothèses. Les enquêtes de terrain que j’ai menées dans les villes françaises (Paris et région parisienne, Metz, Toulon), italiennes (Rome, Udine, Tarente, Milan) et anglaises (Grand Londres) se sont appuyées sur un ensemble de méthodes qualitatives et, plus récemment, sur l’analyse des réseaux.
Domaines d'enseignement
- Sociologie de l’action publique
- Pouvoir local
- Planification urbaine en Europe
- Méthodes des sciences sociales
- Organisation et animation d’ateliers d’urbanisme
Projets de recherche
- Les locations de courte durée et leurs plateformes numériques (Airbnb) dans les villes européennes : politisation, mise à l’agenda et régulations
Recherche menée avec Thomas Aguilera (Sciences Po Rennes) et Claire Colomb (University College London), en cours
Ce projet s’intéresse aux processus de politisation et de mise à l’agenda, ainsi qu’aux formes de régulation par l’action publique des locations de courte durée et des plateformes numériques commerciales (en premier lieu Airbnb) dans les villes européennes. Le développement exponentiel de ces locations et des plateformes, le rôle croissant qu’elles jouent dans l’économie, leurs impacts sur les usages dans (et de) la ville, font depuis quelques années l’objet d’intenses controverses qui portent tant sur les plateformes elles-mêmes que sur les transformations de la ville qu’elles facilitent. Ce projet comparatif met en évidence la diversité des processus de politisation et de régulation, impliquant un ensemble d’acteurs variés et mobilisant de différents secteurs d’action publique. D’une part, nous développons donc une comparaison systématique des régulations (intensité, niveaux de gouvernement, instruments, secteurs, moyens de contrôle, etc.) et du rôle des acteurs collectifs organisés (y compris des plateformes commerciales) dans leur émergence, mise en œuvre et blocages. D’autre part, le projet vise à expliquer cette diversité, qui n’est pas le simple reflet de l’intensité des flux touristiques, du nombre de logements loués sur les plateformes ou de l’intensité de la pénurie du logement. C’est davantage le type d’acteurs mobilisés autour de cette question qui influe, dans chaque ville, sur le cadrage du problème et la nature de la régulation mise en œuvre, au-delà des conditions structurelles.
- Investissement public local et Systèmes Territoriaux : développement durable, collectivités locales et soutenabilité financière
Membre du projet, Financement ANR, en cours
Je participe au projet de recherche ANR InveST qui analyse comment les collectivités territoriales (intercommunalités et communes) font face à la double injonction au développement durable et à la rigueur financière dans les politiques publiques locales. Deux hypothèses sont examinées. La première énonce que les rationalités, instruments et pratiques associés à la rigueur financière pèsent sur la sélection des priorités et le contenu de l’action publique territoriale en matière de durabilité ; et la seconde que l’action publique territoriale sous contrainte financière contribue à l’accentuation des disparités socio-spatiales entre et au sein des territoires. Le projet associe une enquête nationale (qui s’intéresse particulièrement à la contractualisation financière entre l’Etat et les collectivités) à une enquête territoriale. Cette dernière porte sur 5 intercommunalités, dans lesquelles nous étudions la gestion du patrimoine foncier et immobilier, les réseaux d’eau et d’énergie, le logement social, les politiques d’aménagement urbain, et les politiques de mobilité.
Dans ce projet, je travaille plus précisément sur les relations entre l’Etat et les collectivités territoriales autour de la contrainte financière (enquête nationale) et sur la gestion du patrimoine immobilier et foncier des collectivités (enquête territoriale).
- What is Governed in Cities : Residential Investment Landscapes and the Governance and Regulation of Housing Production – WHIG
Membre du projet, Financement ANR-ORA, en cours
Mobilisant une approche comparée et interdisciplinaire, le projet WHIG examine les interrelations entre les flux d'investissement dans les marchés du logement dans trois grandes métropoles et les mécanismes de gouvernance et les instruments de politique publique qui sont conçus pour les réguler. Nos études de cas portent sur la région métropolitaine d'Amsterdam, le Grand Londres et le Grand Paris. Ces métropoles sont confrontées à des pressions sans précédent, avec une crise du logement largement ressentie et subie par leurs habitants et posant d’important défis politiques. Le projet interroge « ce qui est gouverné » dans ces métropoles et s'appuie donc sur une double analyse : cartographier les types d'investissements et les investisseurs qui façonnent la production de logements dans les trois villes, d’une part, et étudier les politiques publiques et leurs effets, d’autre part. Dans le cadre de ce projet, je travaille plus précisément sur les études de cas et la comparaison de grands projets d’aménagement à vocation prioritairement résidentielle.
Responsabilités
- Responsabilités pédagogiques
Je suis co-responsable, avec Sylvy Jaglin, du M2 International Urban Planning – European Cities de l’Ecole d’Urbanisme de Paris, et je participe à l’animation des partenariats internationaux de l’EUP dans le cadre de ce master.
- Responsabilités scientifiques
Membre du Board du RC21 –Sociology of Urban and Regional Development de l’Association Internationale de Sociologie
Membre du comité de pilotage du groupe de travail « Production urbaine et Marchés » du Labex Futurs Urbains