Camille Gardesse

Responsable axe Inégalités, Politiques Publiques, Pratiques Sociales et Actions Collectives

Camille Gardesse est sociologue et urbaniste, maîtresse de conférence à l’École d’Urbanisme de Paris.

Elle a d'abord étudié la sociologie des migrations et des relations interethniques en situation urbaine (URMIS - CNRS - Université Paris 7) ainsi que l'histoire des événements migratoires et des politiques de gestion de l'immigration en France (Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration).
Elle a ensuite travaillé au cours de sa thèse de doctorat (soutenue en 2011) sur la participation des habitant.e.s dans les projets urbains et plus généralement sur l'implication des habitant.e.s dans la gouvernance de l'urbanisme, en s'intéressant aux conditions d'articulation entre le processus de projet urbain et l'approche participative. Dans le cadre d'un post-doctorat, elle a étudié les modalités de la gouvernance à l'œuvre dans les projets de développement territorial en Ile-de-France et en Europe.

Entre 2016 et 2018, elle a mené une enquête de terrain à Paris sur la mobilisation des habitant.e.s en faveur des exilé.e.s dormant dans des campements de rue, en participant au projet ANR Babels – ce que la ville fait aux migrants, ce que les migrants font à la ville, coordonné par Michel Agier et Stefan Le Courant. Elle a plus largement étudié les conditions d'accueil et d’installation des personnes exilées dans la capitale française et a coordonné, avec Stefan Le Courant et Evangeline Masson Diez, l’ouvrage collectif l’Exil à Paris, 2015-2020, expérience migratoire, action publique et engagement citoyen (2022). Dans le cadre de l’ANR Babels, elle a également coordonné un ouvrage collectif sur la Police des Migrants, avec Sarah Barnier, Sara Casella, Camille Guenebeaud et Stefan Le Courant.

De 2018 à 2020, Camille Gardesse a travaillé sur d’autres types de territoires urbains, en étudiant les politiques et pratiques d’accueil d’exilé.e.s dans des villes petites et moyennes. Elle a d’abord étudié les modalités et les enjeux de l'installation de Centres d'Accueil et d'Orientation (CAO) dans deux villes moyennes. Puis, avec Christine Lelévrier et Mariana Tournon, elle a développé une recherche financée par le PUCA dans trois autres villes françaises, petites et moyennes, pour étudier les politiques nationales de dispersion des exilé.e.s et leurs effets sur les trajectoires et les expériences résidentielles des personnes concernées. Cette démarche s’inscrivait dans la continuité de ses travaux sur la gouvernance des migrations, en interrogeant le rôle croissant des villes comme actrices des politiques migratoires et au « local turn » que cela révélerait (Zapata-Barrero, Caponio & Scholten, 2017).

Depuis 2021, ses recherches portent sur les problématiques de santé mentale d’exilé.e.s en situation de grande précarité et de vulnérabilité résidentielle, et sur leurs prises en charge. Camille Gardesse mène une recherche-action avec Médecins du Monde autour de sa permanence psychologique hebdomadaire pour personnes exilées à Paris. Ce projet la conduit à poursuivre ses réflexions sur ce qui fonde l’hospitalité locale urbaine, en particulier au travers de la mobilisation de bénévoles, dans un contexte parisien de non-accueil institutionnel. En 2023 – 2024, elle a été accueillie en délégation au CNRS au sein du laboratoire Géographie-cités afin de se consacrer à ce projet de recherche.

• Politiques et pratiques "d'accueil" à différentes échelles, du national au local ; dispositifs d'accueil des demandeur.se.s d'asile (DNA), accès à l'hébergement et au logement des personnes exilées
• Politiques de dispersion par l'hébergement des personnes exilées, processus de relocalisation/mobilité géographique par le logement ;
• Habitat précaire et invisibilisation des exilé.e.s dans les espaces publics
• Hospitalité et mobilisations locales, organisation des habitant.e.s des villes pour aider, héberger, soutenir, accueillir les personnes exilées
• Formes de cohabitation entre exilé.e.s et habitant.e.s des villes ; trajectoires, expériences et conditions résidentielles de personnes exilées
• Accès aux soins et santé mentale des personnes exilées

• Sociologie urbaine et dynamiques démographiques
• Phénomènes socio-démographiques et politiques urbaines  
• Migrations et minorités en ville
• Méthodologie des sciences sociales
• Participation des habitant.e.s dans les projets urbains
• Pauvreté, discriminations et inégalités
• Dimensions sociales de l’habitat et des trajectoires résidentielles

• Depuis 2023 – Projet de Recherche du groupe JEDI pour la Défenseure des Droits  « La fabrique urbaine de l’indésirabilité : échelles, normes, espaces » - coord° Claire Hancock et Muriel Froment Meurice.
• Depuis 2021 – Projet de recherche-action avec la veille sanitaire et sociale de Médecins du Monde, au sein de la Permanence d’écoute et d’accompagnement pour les personnes exilées à la rue à Paris
• Depuis 2020 - Membre du projet Local Acc :l’accueil en question, les localités urbaines et rurales face aux migrations, coord° Bénédicte Michalon et Thomas Lacroix, Institut Convergences Migrations
• Depuis 2020 -Membre du projet PAVIM – Penser autrement les villes moyennes, coord° Matthieu Delage et Serge Weber - I-Site Université Gustave Eiffel
• Depuis 2018 : Affiliée (fellow) à l'Institut Convergences Migrations, département Policy, responsable Michel Agier puis Antoine Pécoud
• Sept. 2016 – Sept. 2019 - Membre du programme de recherche ANR Babels– ce que la ville fait aux migrants, ce que les migrants font à la ville, coord° Michel Agier et Stefan Le Courant, EHESS
• Depuis 2016 – Membre du REHAL, Réseau Recherche Habitat Logement, Atelier vulnérabilités résidentielle
• Depuis 2014 – Membre du groupe de recherche JEDI – Justice Espace Disciminations Inégalités du Labex Futurs Urbains

Co-direction de thèse :

• Eleonore Bully – avec Christine Lelévrier, contrat doctoral UPE – Le rôle des villes de transit dans les trajectoires migratoires et résidentielles : le cas de Palerme – thèse soutenue en janvier 2022
• Adèle Morland – avec Christine Lelévrier, CIFRE Mairie de Miramas – La participation des habitants dans les projets de renouvellement urbain– thèse soutenue en septembre 2022
• Chloé Ollitrault – avec Serge Paugam, contrat doctoral ENS - L'espace et le temps de l'accueil des exilés en environnement urbain. La création de liens sociaux et de sentiment d'attachement au prisme de la spatio-temporalité et l'hospitalité
• Pablo Runet – avec Jean-Claude Driant, CIFRE Habitat et Humanisme - Ancrages residentiels et territoriaux des réfugiés dans les espaces urbains non-métropolitains : les conditions d'accès à un logement pour la mobilité géographique
• Lilite Rossignol – avec Emre Korsu, contrat doctoral LVMT - Les champs des possibles résidentiels à l’aune du projet du Grand Paris Express

Membre du comité de thèse :

• Ségolène Charles – direction Jodelle Zetlaoui-Léger, Loïc Blondiaux – CIFRE Atelier du Lieu – Les élus locaux et la participation des habitants en urbanisme dans les communes rurales
• Emma Peltier – direction Caroline Gallez et Christine Lelévrier – contrat doctoral LVMT - Habiter et quitter le bidonville. Relogement, mobilités et accès à la ville des habitant.es des bidonvilles en Île-de-France
• Clément Luccioni – direction Alexa Farber et Christine Lelévrier – contrat doctoral Lab'URBA – Quand des associations logent des personnes « réfugiées » chez des particuliers : dimensions politique, sociale et spatiale de l’hospitalité privée en France et en Allemagne
• Fred Salin– direction Alexis Spire – doctorant en sociologie, EHESS – IRIS – La mise au travail des exilé.e.s
• Oriane Sebillotte. – direction Djemila Zeneidi et Mariane Blidon, EHESS – Géographie Cités – l’informalisation de l'accueil des migrants, trajectoires résidentielles aux marges du Grand Paris

2014 – 2023 - Co-responsable de l’équipe Inégalités et Discriminations du Lab’URBA – puis de l’Axe Inégalités, politiques publiques, pratiques sociales et actions collectives – avec Fabrice Ripoll – organisation et animation des séminaires

2020 – 2023 - Référente du Lab'URBA sur les questions de harcèlement sexuel et sexiste, programme « Sentinelles » de l’Université Gustave Eiffel - Membre du Groupe de Travail de Prévention du Harcèlement et des Discriminations de l’École d’Urbanisme de Paris.

2020 – 2023 - Membre élue (MCF – UPEC) du conseil de gestion de l’École d’Urbanisme de Paris