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Soutenance de thèse de Mikaël DUPUY LE BOURDELLES

Mikaël Dupuy Le Bourdelles a soutenu sa thèse intitulée :

« Revitaliser » le centre des villes moyennes : action publique et (im) mobilités résidentielles

La soutenance a eu lieu le lundi 29 janvier à 14h dans la salle A301 (plot A, 3ᵉ étage).

14-20, boulevard Newton, Bâtiment Bienvenüe, Cité Descartes, Champs-sur-Marne

Résumé : Depuis le milieu des années 2010, de nombreuses villes moyennes françaises ont élaboré des projets de revitalisation pour leurs centres-villes, notamment sous l’impulsion de l’État. Dans ces quartiers, la propriété et le secteur locatif privés sont prédominants. En même temps, les villes moyennes bénéficient de moins de moyens, d’outils et d’opérateurs d’aménagement et de production immobilière que des villes plus peuplées. En dépit de ces difficultés et malgré le peu de prise qu’ils ont sur les évolutions de l’occupation sociale dans les quartiers centraux, les acteurs publics locaux des villes moyennes cherchent à mettre en place des politiques de peuplement dans les centres-villes. Pour comprendre ce paradoxe, a été mis en œuvre un protocole associant une analyse statistique à celle de données qualitatives, recueillies au travers d’une analyse documentaire, d’une campagne d’entretiens et d’une observation participante. Il vise à mieux comprendre le peuplement des centres-villes, en tant qu’état, en tant que représentation et en tant que mode d’action publique.

Nos résultats montrent que les centres anciens constituent des types de territoires au peuplement singulier, du fait de la spécialisation du parc résidentiel. Ils constituent des quartiers d’accueil pour les personnes en situation de rupture(s) biographique(s) : décohabitation, séparation, veuvage, migration… Parallèlement, en dépit de l’hétérogénéité des villes moyennes et de leurs centres-villes, ils sont aussi des espaces d’une grande mixité socioprofessionnelle. Pourtant, dans leur ensemble, les acteurs publics souhaitent y déployer des politiques au nom de la mixité sociale. L’enquête conduite dans trois terrains (Colmar, Romans-sur-Isère et Tulle) montre que cela s’explique par un rapport de cause à effet établi entre le constat d’un déclin du centre-ville — vacance commerciale, dégradation du bâti, etc. — et la représentation d’un peuplement « déséquilibré » du quartier. En addition, l’appropriation de la norme de la mixité sociale et le cadrage des dispositifs nationaux renforcent l’attachement des acteurs locaux à la diversification du peuplement. Afin d’attirer des couples avec enfants de classe moyenne en propriété occupante — identifié comme un levier de revitalisation —, les acteurs publics internalisent un cadrage marchand de l’habitat et élaborent des projets visant à rapprocher les conditions de logement des centres-villes de celles des territoires périurbains. Mais, les volontés de diversification du parc résidentiel des acteurs locaux se heurtent à de fortes contraintes opérationnelles.

Jury : Christine Lelévrier (Co-Dir.), Yoan Miot (Co-encadrant), Fabrice Escaffre, Solène Gaudin (Examinatrice), Julie Pollard (Rapportrice), Frédéric Santamaria (Rapporteur), Mathilde Cordier (Membre Invité)