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Soutenance de thèse de Capucine FROUIN

Capucine FROUIN a soutenu sa thèse intitulée :

Les inégalités de santé comme moteur de redéfinitions des politiques publiques dans le domaine de l'urbanisme

   La soutenance a eu lieu le jeudi 05 octobre

Résumé de la thèse :

La santé est influencée par de multiples déterminants, c'est-à-dire des facteurs qui influent sur l'état de santé d'une population, isolément ou combinés à d'autres. Ils se divisent en quatre grandes catégories : les caractéristiques des populations (ex. niveau socioéconomiques, âge, genre), l'environnement physique. Ainsi agir sur la santé implique d'avoir une action intersectorielle et de s’interroger sur le cadre de vie des populations notamment dans les espaces urbains. Les inégalités sociales d’exposition aux nuisances, dans l’accès aux aménités et face à la maladie sont encore très importantes en France. La persistance des inégalités sociales et spatiales de santé et la prise de conscience qu’agir en santé nécessite de prendre en compte l’ensemble du cadre de vie, amène à interroger 1) comment les choix de planification et d'aménagement du territoire affectent la santé, la qualité de vie, et le bien-être des populations et 2) comment ces choix peuvent limiter/réduire les inégalités de santé. Ces choix sont porteurs de valeurs, comme l'amélioration de la santé, la lutte contre les inégalités. Cependant, l’opérationnalisation de ces valeurs est parfois difficile. Leur prise en compte effective lors d’expérimentations urbaines en France depuis quelques années semble rencontrer des freins et difficultés. On peut légitimement s’interroger sur la capacité de ces démarches d’intégration de la santé à prendre en compte les impacts sur la santé des populations en particulier les plus défavorisées. Ces interrogations sont un des points de départ de l'urbanisme favorable à la santé (UFS). L’urbanisme favorable à la santé s’appuie notamment sur les grands principes de la justice sociale et démocratique que sont l’équité, la durabilité, la coopération intersectorielle et la participation de la population aux démarches de prise de décisions. La réduction des inégalités de santé est centrale dans les réflexions qui l'entourent : un projet d'aménagement peut contribuer à les réduire ou les augmenter, mais faute d'outils pour les appréhender, elles sont souvent peu prises en compte dans les projets, et l'urbanisme favorable à la santé entend d'y remédier. Une de ses démarches les plus prometteuses en terme de politiques publiques est l'évaluation d’impact en santé (EIS). Son objectif est d'identifier les conséquences potentielles des politiques ou projet sur la santé des habitants avant leur mise cela en œuvre, pour limiter les impacts négatifs et renforcer les impacts positifs. Or, l’EIS en tant que démarche potentielle porteuse d’équité pour les populations des villes n’a pas encore fait l’objet d’une évaluation poussée. Notre projet de recherche s’insère dans ce manque à combler.

Jury : Corinne LARRUE (Dir), Hélène CHARREIRE (Co-encadrante), Yankel FIJALKOW, Sébastien FLEURET, Laurent DEVISME, Myriam BARON